L’économie mondiale est en pleine reprise. La Suisse aussi suit progressivement la même voie. Mais l’appréciation du franc, qui est passé de 1,20 à 1,15 pour 1 euro ces dernière semaines, est un point clairement négatif. Le franc reste fortement surévalué. Selon des estimations faites avec divers modèles, il apparaît que le taux de change équitable franc-euro devrait être de l’ordre de 1,25 franc à 1,30 franc pour 1 euro.
La surévaluation du franc a entre autres pour effet que la reprise de la conjoncture est plus forte à l’étranger qu’en Suisse. On court le risque que de nombreuses entreprises investissent moins en Suisse et plus à l’étranger. Avec les conséquences négatives que cela aura sur l’emploi, aujourd’hui et demain.
C’est une bonne chose que la Banque nationale suisse (BNS) maintienne les taux d’intérêt à un niveau bas et soit prête à intervenir sur le marché des devises. L’Union syndicale suisse (USS) attend cependant d’elle qu’elle agisse plus vigoureusement contre la surévaluation du franc. On a en particulier manqué l’occasion de stabiliser le franc à 1,20 pour 1 euro en prenant différentes mesures (de communication et monétaire). Maintenant, le but doit être que le taux de change atteigne aussi rapidement que possible un niveau qui ne soit pas préjudiciable à la Suisse. La BNS devrait se donner des buts plus clairs et essayer de les réaliser, notamment en rapport avec le taux de change.