Depuis plusieurs années, les négociations sur l'accord TISA (Accord sur le commerce des services) se déroulent dans le plus grand secret. TISA aurait des répercussions catastrophiques sur le service public. Raison pour laquelle, l'USS a décidé de soutenir la manifestation " Stop TISA " du 8 octobre 2016 à Berne.
Depuis février 2012, l'accord commercial sur les services TISA est négocié en dehors du cadre de l'OMC. Les États-Unis, l'Union européenne, le Japon, l'Australie, la Suisse et 20 autres pays représentent plus des deux tiers du commerce mondial des services, y participent.
Or TISA est dangereux, en particulier pour les services publics. Car il fait peser sur les services publics du monde entier la menace d'une vaste libéralisation. Certes, chaque pays est libre de déterminer quel service public il va ouvrir à la concurrence. Toutefois, les délégations de négociations sont (trop) souvent composées de chauds partisans des libéralisations...
Les négociateurs suisses clament que la Suisse ne fait pas d'offre à ce sujet et qu'au contraire, actuellement comme à l'avenir, les services publics ne seront pas soumis à l'accord. Soyons toutefois vigilants, car l'accord contient des pièges.
- Tout d'abord, les négociations ne sont pas transparentes. La position restrictive de la Suisse peut changer selon le cours que prendront les négociations.
- Ensuite, l'accord prévoit des annexes détaillées qui doivent valoir dans tous les pays y prenant part. Wikileaks en a rendu quelques-unes publiques. L'une d'elles veut notamment libéraliser complètement la Poste. Les négociations sur cette annexe sont en outre totalement opaques.
- Et enfin, les États tiers qui ne sont pas partie prenante et qui pourront ou devront adopter l'accord conclu seront soumis à un diktat, et très probablement aussi aux attaques des grands groupes qui espèrent pouvoir fondre sur la proie que sont pour eux les services publics.
Depuis plusieurs années, des voix critiques contre TISA s'élèvent aussi en Suisse. Beaucoup de syndicats (surtout le SSP), la gauche et les organisations altermondialistes se sont regroupés au sein d'une alliance contre TISA. Cette coalition appelle à manifester le 8 octobre contre cet accord sur les services (et d'autres accords de libre-échange similaires). L'USS soutient la manifestation. Et appelle tous les syndicalistes à y participer.