RIE III: un dimanche qui ouvre des perspectives

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Écrit par Paul Rechsteiner

Le président de l'USS au sujet du NON à la troisième réforme des entreprises

L’année 2017 a commencé sous de mauvais auspices. Donald Trump a déclenché tout ce que l’on pouvait craindre, dès son entrée en fonction à la présidence de la plus grande puissance mondiale : haine et exclusion, ainsi que de nouveaux privilèges pour les riches couplés à un démantèlement social. En Europe, le climat n’est pas beaucoup plus serein. En Suisse également, ces tendances politiques ne nous sont pas étrangères. Les résultats de la votation de dimanche dernier sont donc d’autant plus réjouissants.

En 2004 déjà, la gauche avait réussi à faire échouer un paquet fiscal. Mais, cette fois-ci, avec la RIE III, nous avons gagné seuls et contre les cantons, contrairement à ce qui s’était passé en 2004. Ce qui rend cette victoire encore plus précieuse. En diffusant le message que cette réforme fiscale allait coûter 1000 francs à tous les ménages, les syndicats ont réussi, malgré de modestes moyens financiers, à apporter une contribution centrale à la campagne.

Les entreprises doivent aussi payer des impôts

Le NON à ce projet de prestige de la droite signifie qu’il faudra tenir compte de certains principes pour la nouvelle mouture. Personne ne nie qu’il faille abolir les privilèges fiscaux des sociétés-écrans ou des autres constructions visant à éviter des impôts. Rien ne justifie toutefois de lier l’abrogation des statuts spéciaux à une baisse généralisée de l’imposition des entreprises qui se ferait sur le dos de tout un chacun. Les entreprises doivent aussi payer des impôts. Comme tout le monde. Les entreprises dépendent aussi de personnes bien formées, d‘un réseau de transports efficace et d’un état de droit qui fonctionne. Elles doivent aussi payer pour cela. Le nouveau projet devra en tenir compte.

Prochain test: le renforcement de l'AVS

Le résultat qui est sorti des urnes dépasse néanmoins la politique fiscale. Il montre qu’un tournant social est nécessaire. Une politique au détriment des salarié(e)s ordinaires est arrivée à ses limites. Le prochain test sera l’avenir des retraites : en renforçant l’AVS dans son rôle d’assurance de base pour toute la population. L’AVS n’a pas la même importance pour les revenus bas et moyens que pour ceux qui gagnent beaucoup, ces derniers doivent toutefois contribuer solidairement à son financement. Les réductions de primes-maladie et les allocations pour enfants doivent aussi devenir un sujet.

Offensive de naturalisations

Ce dimanche de votation n’est pas seulement remarquable pour les perspectives sociales qu’il ouvre. L’acceptation du projet sur la naturalisation et la défaite ainsi imposée à la chasse aux sorcières menée par l’UDC est aussi un signe clair contre l’exclusion et en faveur de davantage de droits. Un vote contre la tendance actuelle à l’isolationnisme. Les communes doivent maintenant agir par une offensive en faveur de la naturalisation des première et surtout deuxième générations.

Deux victoires en peu de temps

Quelque chose d’autre s’est encore produit dimanche: malgré un déséquilibre massif des moyens financiers, une campagne offensive a permis de remporter la victoire. Pour la deuxième fois en peu de temps, et une victoire comparable à celle, éblouissante, contre l’initiative inhumaine de l’UDC dite de « mise en œuvre ». La démocratie directe ouvre de nouvelles perspectives. Des perspectives pour une Suisse vivante et diversifiée.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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