Avec l’annonce de l’imposition de droits de douane sur les produits européens, et également sur les produits suisses, le gouvernement Trump poursuit sa politique d’escalade. Les droits de douane sont certes gênants pour l’économie suisse d’exportation, mais il ne faut pas dramatiser la situation. L’Union syndicale suisse (USS) demande à la Suisse une stratégie commerciale extérieure intelligente et active qui protège les intérêts de la population suisse et des travailleuses et travailleurs. La Banque nationale suisse (SNB) doit mettre en œuvre de mesures en vue de laisser le franc se déprécier.
Les entreprises suisses bien positionnées
Plus de la moitié des exportations suisses vers les États-Unis proviennent du secteur pharmaceutique, qui est exclu du champ d'application. Dans les autres secteurs, les entreprises suisses sont bien positionnées. Les études montrent que dans des cas similaires – comme dans le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine en 2018 – les consommateurs américains ont supporté la majorité des droits de douane. Les entreprises suisses pourront également absorber la plupart des coûts supplémentaires.
L’évolution monétaire comme un important facteur d’équilibrage
Au vu des mesures annoncées, le franc devrait, en théorie, se déprécier par rapport au dollar pour compenser la charge des droits de douane, comme cela a été le cas avec la Chine en 2018. La Banque nationale suisse (BNS) doit soutenir cette évolution par une politique monétaire ciblée. Une dépréciation du franc atténuera les conséquences économiques négatives pour la Suisse. Il n’y a par ailleurs aucune menace d’inflation actuellement.
Pas de guerre commerciale, mais une coopération
La Suisse ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale de représailles tarifaires. Si des mesures de rétorsion devaient être prises, les recettes des droits de douane devraient être redistribuées à la population et aux entreprises concernées afin de préserver le pouvoir d’achat.
Renforcer la coopération internationale
L’USS demande au Conseil fédéral de s’engager, avec l’UE, le Canada et d’autres pays démocratiques et progressistes en faveur d’une politique commerciale équitable, sans droits de douane. Au lieu de conflits commerciaux, il faut des alliances fondées sur la coopération plutôt que sur la confrontation.
Négocier, oui, mais avec des limites claires
La Suisse doit se positionner clairement dans les négociations avec les États-Unis qui se profilent, défendre ses intérêts de manière offensive, mais être prudente s’agissant d’éventuelles de concessions. L’objectif doit être une politique commerciale qui garantisse une croissance durable et de bonnes conditions de travail, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.