Selon le nouveau sondage d’opinion mondial effectué dans 13 pays et commandé par la Confédération syndicale internationale, 63 % des personnes sondées soutiennent une taxe sur les transactions financières – souvent dénommée « taxe Robin des bois » – afin que les banques et les institutions financières apportent une contribution en retour à la société.
Les syndicats soumettront le sondage aux dirigeants mondiaux au Sommet du G20 à Los Cabos. En vue de remettre au menu du G20 la TTF, le président français François Hollande prévoit d’aborder la question avec ses homologues lors du premier Sommet du G20 depuis son élection.
La TTF bénéficie également d’un grand soutien dans les pays étudiés du G20 (63 %) et est même plus populaire dans les six pays de l’UE (73 % la soutiennent, 10 points au-dessus de la moyenne globale). À la fin de cette semaine (vendredi), les ministres des Finances de l’UE se réuniront pour décider d’une TTF au niveau de l’UE : ils savent désormais que les électeurs européens veulent qu’ils avancent.
Aux États-Unis, la connaissance de cette imposition est faible, dans la mesure où seulement 17 % des personnes interrogées connaissaient la TTF comme moyen pour les banques de contribuer à la société. Toutefois, après leur avoir expliqué, leur soutien atteignait 63 %.
« Quatre ans après l’éclatement de la crise, le chômage mondial atteint 210 millions, les revenus diminuent et la majorité de la population n’est pas en mesure d’économiser. La TTF permettrait de réinjecter 480 millions d’euros dans l’économie mondiale et de freiner la spéculation financière », a affirmé Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
La colère et le ressentiment sont de plus en plus grands à l’égard des banques internationales et des grandes entreprises car ils n’ont pas payé assez pour résoudre la crise financière mondiale. Soixante-dix-huit pour cent des personnes sondées considèrent que les banques internationales devraient payer davantage, et 77 % estiment que les grandes entreprises devraient payer plus.
« Il est désormais temps que Wall Street paie sa juste part moyennant une taxe sur les transactions financières qui créerait des emplois, jugulerait la spéculation, lèverait des centaines de milliards de nouvelles recettes et jetterait les bases d’une prospérité économique à long terme », a déclaré Richard Trumka, président de l’AFL-CIO.
« Il est temps que le gouvernement britannique prenne position, au lieu de jouer le rôle de défenseur des intérêts de la City ; il est clair qu’une TTF bénéficie d’un très large soutien de l’opinion publique dans le monde entier, transformera les finances publiques et favorisera la croissance et la justice sociale », a affirmé Brendan Barber, secrétaire général du TUC.
Le mouvement syndical international a prévenu que le contrat démocratique avec les électeurs est rompu dans de nombreux pays après que le sondage mondial de la CSI révèle les tendances alarmantes indiquant que 67 % des personnes estiment que les électeurs n’ont pas assez d’influence sur les décisions économiques.
« Les gouvernements doivent tenir compte de leur population, au risque de voir s’accroître l’instabilité politique et économique. Les banques et les grandes entreprises ont trop d’emprise sur les économies nationales. Une taxe sur les transactions financières constitue un bon moyen de veiller à ce les banques internationales apportent une contribution en retour à l’économie mondiale », a déclaré Sharan Burrow.
Les syndicats remettront le sondage aux dirigeants mondiaux lors des réunions au G20, notamment à David Cameron (Royaume-Uni), à Julia Gillard (Australie), à Angela Merkel (Allemange), à Cristina Kirchner (Argentine), à Yoshihiko Noda (Japon), ainsi qu’à Christine Lagarde (FMI) et à Ángel Gurría (OCDE).