Que la Banque nationale suisse (BNS) reconnaisse la nécessité d’agir et qu’elle mette en place des mesures contre la surévaluation massive du franc est rassurant. Mais on ne comprend pas pourquoi elle ne prend pas clairement l’initiative en introduisant et défendant un cours plancher par rapport à l’euro, ainsi qu’elle l’a toujours fait – avec succès – depuis 1978, lors de phases critiques. Les représentant(e)s et les expert(e)s des organisations du monde économique sont tous d’accord pour dire que la BNS doit imposer une valeur acceptable pour le franc en introduisant un cours de change plancher par rapport à l’euro.
À travers la faiblesse dont ils témoignent ici et les mesures insuffisantes qu’ils proposent, le Conseil fédéral et la BNS causent des dommages importants à notre pays et le poussent vers une crise économique. Les entreprises exportatrices ainsi que celles de la gastronomie et du tourisme souffrent d’ores et déjà énormément de la grande cherté du franc. On risque ainsi d’assister à des fermetures ou des délocalisations d’entreprises, ce qui entraînera la perte de dizaines de milliers d’emplois. S’y ajoute qu’entre temps, les caisses de pensions ont enregistré des pertes comptables d’environ 50 milliards de francs.