Il faut des mesures pour le pouvoir d'achat et contre le chômage

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Guerre en Ukraine : répercussions sur l’économie suisse

Les premiers effets économiques de l’invasion de l’Ukraine se font déjà sentir en Suisse. L’inflation est en nette hausse. Dans les branches comme le tourisme ou le transport aérien, la reprise est freinée. L’Union syndicale suisse (USS) soutient l’engagement du Conseil fédéral en faveur de la fin de cette terrible guerre. Parallèlement, l’USS demande au Conseil fédéral de prendre rapidement des mesures efficaces au plan national pour éviter les pertes de salaire et le chômage. Elle demande aussi que les règles simplifiées en matière de chômage partiel soient prolongées et que les recettes de l’augmentation de la taxe sur le CO2 soient restituées le plus rapidement possible à la population. Les ménages suisses disposeraient ainsi d’environ 200 millions de francs de pouvoir d’achat supplémentaire.

La hausse des prix de l’énergie due à la guerre a contribué à faire grimper encore davantage l’inflation. La semaine dernière, les prix du pétrole et du gaz ont fortement augmenté. Le prix du mazout s’est envolé à près de 190 francs pour 100 litres, ce qui constitue un record historique. Entre-temps, la situation s’est quelque peu calmée. Les prix actuels se situent aux alentours de 140 Fr/100l – avec une légère tendance à la baisse. La flambée des prix a déclenché des demandes de baisse des taxes sur les carburants et combustibles fossiles. Au vu de la volatilité des prix et compte tenu des objectifs de politique climatique, cette demande est toutefois prématurée.

D’autant plus que nous disposons d’un moyen d’alléger plus rapidement les budgets des ménages, sans remettre en question les objectifs environnementaux et climatiques. Début 2022, la taxe CO2 sur le mazout et le gaz a été augmentée : elle est passée de 96 Fr/t à 120 Fr/t de CO2. Les recettes de cette taxe doivent être restituées à la population. Mais ce n’est que partiellement le cas pour le moment. Pendant l’année en cours, la population ne récupère que les recettes de la taxe de 96 Fr/t. Les montants provenant de la taxe augmentée à 120 Fr/t ne seront vraisemblablement versés qu’en 2023.

Avec la hausse de la taxe de ce début d’année, le prix de 100l de mazout a augmenté d’environ 6 francs. Pour le gaz, c’est environ 0,5 ct/kWh. Conséquence : des recettes additionnelles de près de 300 millions de francs pour la Confédération. Il n’y a aucune raison pour que la Confédération ne redistribue pas immédiatement cet argent à la population, et ce, d’autant plus avec la flambée actuelle des prix du pétrole et du gaz. Deux tiers des recettes sont destinés à la population et aux entreprises. Cela représente donc environ 200 millions de francs de pouvoir d’achat en plus. Un tiers est utilisé pour des subventions aux propriétaires de logements (« Programme Bâtiments »). Si les recettes supplémentaires de la taxe sur le CO2 sont rapidement reversées à la population, chaque personne recevra un peu plus de 20 francs. Pour une famille de quatre personnes, cela représente tout de même près de 100 francs.

Chômage partiel : prolonger les procédures simplifiées

Des secteurs économiques comme le tourisme et le transport aérien, qui ressentent encore les effets de la pandémie, voient la perspective d‘une normalisation de l'état des affaires s'éloigner, car les clients venant d’Asie ou d’Amérique auront tendance à rester à l’écart de l’Europe. Dans les branches industrielles, la hausse des prix des matériaux entraîne des baisses de commandes et des annulations. L’industrie d’exportation ressentira le ralentissement de la conjoncture mondiale. Le chômage et les pertes de salaire menacent. Pour éviter cela, l’USS demande que les procédures simplifiées en matière de chômage partiel soient prolongées, alors qu’il est prévu qu’elles disparaissent dès la fin mars.

La situation est caractérisée par une grande incertitude. La hausse des primes d’assurance maladie devrait venir s’ajouter au renchérissement. Le cas échéant, d’autres mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat pourraient se révéler nécessaires.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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