De nombreux cantons ont ficelé des programmes d’austérité. Ils les justifient avant tout en avançant qu’ils dépenseront plus ces prochaines années qu’ils n’encaisseront, des déficits qui augmenteraient l’endettement public et ne seraient pas supportables. Or, c’est là dramatiser leur situation financière. Premièrement, ils ont tendance à établir des budgets trop pessimistes, alors que leurs finances sont en fait bien meilleures que dans leurs sombres scénarios. Deuxièmement, ils surestiment leurs dettes, car ils possèdent des fortunes plus élevées que celles-ci. Cette image biaisée de leur situation financière a pour conséquence une politique économique erronée. Les dépenses cantonales destinées à la formation et à la santé sont les premières touchées. La baisse de qualité qui découle des mesures d’austérité n’a pas uniquement des conséquences négatives pour la population, mais peut aussi nuire au bien-être suisse.
Jusqu’à ce jour, le rôle-clé des cantons concernant les services publics essentiels pour la société et l’évolution économique n’a pas été suffisamment thématisé et aucune analyse des finances cantonales n’a non plus été réalisée. Sur pareille base, impossible de mener une politique financière efficace.