Alors que la conjoncture économique est en plein essor, les revenus des ménages font du surplace en Suisse. Les primes d’assurance maladie et les dépenses incompressibles pèsent toujours plus lourd sur les ménages. Face à ce constat, les délégué-e-s de l’Union syndicale suisse (USS) ont décidé aujourd’hui de lancer une offensive pour des hausses de salaires, de meilleures rentes et davantage de subsides pour les primes-maladie. Par ailleurs, les syndicats combattront fermement les cadeaux fiscaux inacceptables destinés aux gros revenus et aux gens fortunés.
De plus en plus de travailleurs et travailleuses ont du mal à joindre les deux bouts avec leur revenu disponible : la charge des primes d’assurance-maladie est devenue de plus en plus insupportable et les salaires sont à la traîne de la conjoncture économique. Pire encore : un-e salarié-e sur six n’a même pas de 13e salaire et les retraites sont en baisse, car les rentes des caisses de pension sont sous pression. Et voilà que le Conseil fédéral et le Parlement prévoient des baisses d’impôts d’environ 3 milliards de francs par an pour les personnes fortunées, les hauts revenus et les entreprises ainsi que des dégradations dans la prévoyance vieillesse !
Une telle politique est tout simplement inacceptable pour l’USS. La situation des travailleuses et travailleurs doit s’améliorer et non se dégrader. Il faut pour cela davantage de réductions de primes dans l’assurance-maladie, afin que personne ne doive dépenser plus de 10 % de son revenu pour les primes. C’est ce que demande l’initiative d’allègement des primes.
Le problème des rentes doit être résolu. L’USS demande une 13e rente AVS. Elle combattra toute détérioration des rentes (relèvement de l’âge de la retraite des femmes et baisses des rentes) ainsi que de nouveaux privilèges fiscaux pour le 3e pilier. Les salaires doivent augmenter. Il faut plus de CCT et un 13e salaire pour tout le monde. L’USS et ses fédérations passent à l’offensive sur la politique salariale. Les allégements fiscaux prévus par le Conseil fédéral et le Parlement en matière de droit de timbre, d’impôt anticipé et d’impôt fédéral direct ne sont pas acceptables. L’USS les rejette clairement et les combattra.
Le moment est venu de développer le service public
Avec la pandémie, nous avons pu voir à nouveau et de façon impressionnante à quel point le service public est important pour la société et l’économie. La raison principale de la grande stabilité de notre service public réside dans le fait qu’il soit resté en mains publiques dans la plupart des domaines, ou du moins fortement réglementé par les pouvoirs publics. Et ce, en dépit de tentatives répétées de démantèlement. Cet état de fait a beaucoup à voir avec la combativité des syndicats. Mais comme si aucune leçon n’avait été tirée des crises passées et actuelles, le service public doit faire face à de nouvelles attaques. La privatisation de PostFinance va de l’avant alors même qu’elle entraînera l’effondrement de tout le modèle d’affaires de la Poste. Avec le projet « Financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires » (abrégé EFAS en allemand), le Conseil fédéral et le Conseil national entendent laisser le pilotage du financement de la santé dans les mains de l’économie privée – se conformant ainsi aux souhaits du lobby des assurances. Et le Conseil fédéral propose à nouveau de libéraliser entièrement le marché de l’électricité. Pourtant, l’approvisionnement de base garanti pour les petits clients est aujourd’hui le meilleur garant contre les hausses vertigineuses des prix de l’énergie ainsi qu’une condition première pour réaliser une transformation de notre approvisionnement énergétique qui tende vers la neutralité climatique.
Les syndicats continueront à s’opposer avec véhémence à tous ces projets de démantèlement. Au lieu d’affaiblir le service public, il est impératif de reconnaître enfin les signes du temps, et, au contraire, de le développer et de le moderniser. Dans cette perspective, un OUI clair à l’initiative enverrait un signal puissant pour le renforcement d’un système de santé financé de manière solidaire, ainsi que pour une amélioration des conditions de travail dans toutes les professions qui sont essentielles pour l’approvisionnement de base.
Le lancement prévu d’une initiative populaire pour l’accueil des enfants vise une couverture adéquate sur l’ensemble du territoire en matière d’accueil extra-familial des enfants. Car ce service fait incontestablement partie des prestations de base qui doivent être garanties et financées en grande partie par les pouvoirs publics. L’USS soutiendra une initiative qui va dans ce sens.
Solidarité avec le personnel de Smood et les retraité-e-s de La Poste
Les délégué-e-s de l’USS ont également exprimé par une résolution leur soutien plein et entier au personnel de Smood en grève dans de nombreuses villes de Suisse romande. Les heures de travail et les frais doivent enfin être payés correctement. Et il est temps que des négociations s’engagent pour de meilleures conditions de travail.
L’Assemblée des délégué-e-s a également protesté contre la suppression par La Poste des bons d’achats pour les retraité-e-s. Cette baisse de prestation annuelle de 200 francs n’est pas acceptable et doit être annulée.