La charge et le stress au travail ne cessent d'augmenter depuis des années. De plus en plus de travailleuses et travailleurs souffrent d’une pression trop forte ou ont des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale. Au lieu de proposer des solutions, les employeurs prévoient de continuer à démanteler la protection existante : ils exigent davantage de travail le dimanche, des horaires de travail plus longs et la légalisation des situations de fausse indépendance. Les syndicats s'opposeront avec véhémence à ces attaques contre le droit du travail. Une meilleure protection est nécessaire pour permettre aux gens qui travaillent de mieux planifier leur vie et d’avoir davantage leur mot à dire dans la répartition entre temps de travail et temps libre. Plus de liberté au lieu d’une disponibilité permanente – c'est avec cet objectif que les délégué-e-s de l'Union syndicale suisse ont décidé aujourd'hui de lancer une offensive en faveur de règles plus favorable aux travailleuses et travailleurs.
Des conditions de travail à renforcer au lieu de les dégrader
De nombreuses personnes actives sont soumises à une forte pression au travail. Les employeurs et les managers exercent une pression sur les coûts, réduisent les effectifs et confient le travail restant à un nombre toujours plus restreint de travailleuses et travailleurs. Le recours à du personnel temporaire augmente et le travail s’intensifie. Certains employeurs attendent même une disponibilité pendant la maladie ou les loisirs. Cela rend particulièrement difficile la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale pour les parents. Au lieu de remédier à cette situation, les employeurs portent des initiatives politiques visant à détériorer les règles en vigueur. Il s'agit notamment de l'extension du travail du dimanche, de l'affaiblissement du statut de salarié-e en légalisant les situations de fausse indépendance, et d'horaires de travail excessifs dans le cadre du télétravail qui ne tiendraient plus compte des temps de repos nécessaires.
Pour les délégué-e-s de l'Union syndicale suisse (USS), il est clair que les droits des travailleuses et travailleurs doivent au contraire être étendus. Au lieu d'être joignables en permanence, d'être exposés au burnout et au travail gratuit, il faut des horaires de travail compatibles avec la vie privée, plus de temps de repos et de meilleures mesures de protection. Dans une résolution, les délégué-e-s de l'USS demandent :
- des horaires de travail fournis au moins quatre semaines à l’avance pour des périodes de deux semaines ; des modifications seulement en cas d’urgence et avec supplément de salaire d’au moins 50 % ;
- la suppression des horaires coupés ou des pauses de midi trop longues sans l’accord des salarié-e-s (p. ex. dans la restauration ou la vente) et l’introduction de mesures de protection en cas de conditions météorologiques extrêmes (p. ex. arrêt du travail dans la construction en cas de canicule, y c. adaptation des indemnités en cas d’intempéries ) ;
- l’abolition des journées de travail de plus de 10 heures;
- un supplément d’au moins 50 % en cas de travail du dimanche, de nuit ou du samedi ; au moins deux week-ends de congé par mois (samedi et dimanche) pour tout le monde ;
- l’enregistrement et la rémunération intégraux et transparents de toute la durée du travail, y compris des temps de préparation et de rangement, des pauses, des durées de déplacement et du temps nécessaire pour se changer ;
- la limitation des heures supplémentaires et l’introduction de vacances plus longues pour les apprenti-e-s, en adaptation à cette phase de leur vie ;
- une meilleure protection pour toutes et tous dans la loi sur le travail, en particulier du personnel de l’aviation, de l’économie domestique, de l’agriculture, des enseignant-e-s, des travailleurs et travailleuses sociaux, des éducateurs et éducatrices ainsi que des surveillant-e-s, actuellement exclus du champ d’application, et une protection spécifique renforcée pour la maternité ;
- la protection du personnel, en particulier dans le service public, la vente, la restauration, les hôpitaux, les transports publics routiers, lacustres, ferroviaires et aériens contre les agressions et les actes de violence.
Renforcement de l'apprentissage : 8 semaines de vacances pour les apprentis
La formation professionnelle duale est un pilier de l'économie suisse. Mais bon nombre de jeunes subissent une forte pression durant l’apprentissage. Alors que les élèves du post-obligatoire ont 13 semaines de vacances, les apprentis doivent généralement se contenter de cinq semaines seulement .Ce déséquilibre met en danger la santé des apprenti-e-s. L'USS demande donc huit semaines de vacances pour toutes les personnes en apprentissage et s'engageront en faveur de cette réglementation dans la loi et dans les conventions collectives de travail.
Contre les licenciements dans la sidérurgie
Les délégués de l'USS ont exprimé par une résolution leur soutien aux travailleurs et travailleuses de Stahl Gerlafingen et Steeltec Emmenbrücke, qui luttent contre les licenciements massifs. Les suppressions d'emplois dans l'industrie sidérurgique sont irresponsables et doivent être empêchées.
Etat des négociations avec l'UE
Le président de l'USS Pierre-Yves Maillard a réaffirmé la position syndicale lors de l'assemblée des délégués : la protection des salaires autonome et le service public doivent être garantis dans le résultat des négociations. Il a annoncé aux délégué-e-s qu'une assemblée extraordinaire sera convoquée lorsque le résultat des négociations sera sur la table.