Les salaires et les rentes doivent permettre de vivre correctement

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Communiqués de presse

Assemblée des délégué-e-s de l’USS

Les délégué-e-s de l’Union syndicale suisse (USS) ont tiré un bilan mitigé des négociations salariales. En se mobilisant, les syndicats ont su obtenir dans de nombreuses branches d’activité des avancées concrètes, avec la compensation du renchérissement et plus encore. Mais le retard salarial reste considérable pour beaucoup de salarié-e-s. Les retraité-e-s aussi ont toujours moins d’argent pour vivre, à cause des hausses de prix, de l’augmentation des loyers et de l’explosion des primes. La Suisse aura l’occasion de compenser rapidement la perte de pouvoir d’achat, lors du scrutin de mars 2024 sur la 13e rente AVS. Aussi les syndicats mèneront-ils une campagne engagée pour des rentes correctes. Par ailleurs, les délégué-e-s de l’USS ont réitéré leurs principales revendications envers le Conseil fédéral, pour les négociations avec l’UE : il faudra garantir tant la protection autonome des salaires que le service public en matière d’approvisionnement en électricité et de transport ferroviaire international. Enfin, les délégué-e-s ont approuvé l’adhésion de la Société pédagogique vaudoise à l’USS, qui compte désormais 19 fédérations membres.

Les loyers, la caisse-maladie, l’alimentation, les charges : tout devient plus cher. Et ce n’est malheureusement pas encore la fin. Les primes-maladie augmenteront de 8,7 % en 2024. S’y ajoutera une nouvelle hausse des loyers. Et la TVA sera relevée de 0,4 point de pourcentage au 1er janvier 2024.

Les effets sur les finances des salarié-e-s et des retraité-e-s sont violents. De 2020 à 2024, le coût de la vie des personnes vivant seules aura augmenté de plus de 3500 francs par an. Les couples avec enfant(s) ont besoin de plus de 7000 francs en plus.

Concernant les salaires, la tendance est désormais à nouveau à la hausse. Pendant les négociations en cours, nous sommes parvenus à négocier des hausses des salaires réels dans de nombreuses branches et entreprises. Mais malheureusement pas partout. Dans la construction ou à la Confédération, les employeurs, respectivement la conseillère fédérale Keller-Sutter, font preuve d’une dureté inhabituelle. Même la compensation du renchérissement, qui va vraiment de soi, n’est pas accordée. Au contraire, on accepte sciemment que la situation financière des salarié-e-s se dégrade.

Concernant les retraité-e-s, la situation s’aggrave. Ce sont surtout les rentes du 2e pilier qui font problème. Dans ce pilier, les rentes baissent depuis des années déjà parce que les caisses de pensions ont diminué leurs prestations dans le contexte des taux d’intérêt bas et parce qu’aucune compensation du renchérissement n’est prévue. L’AVS est certes indexée sur le renchérissement, bien que la hausse des primes-maladie ne soit pas prise en considération et que l’évolution des salaires ne soit que partiellement reprise. Le résultat est violent : le renchérissement et le choc des primes ont englouti une rente mensuelle entière. Pour les retraité-e-s, il faut une 13e rente AVS afin qu’au moins leurs pertes de pouvoir d’achat soient compensées. L’USS s’engagera de toutes ses forces pour un OUI à la 13e rente AVS.

Enfin, les apprenti-e-s et les stagiaires doivent obtenir la pleine compensation du renchérissement. Dans de nombreux métiers d’apprentissage, les salaires n’ont pas progressé depuis des années, voire des décennies. Le niveau salarial n’a jamais été adapté. Il est donc temps que les choses changent. En outre, il faut introduire un salaire minimum et un 13e salaire pour tous les apprenti-e-s.

Politique européenne : les délégué-e-s en faveur de garanties pour la protection des salaires et le service public

Dans l’optique de la consultation à venir sur le mandat de négociation avec l’UE, les délégué-e-s ont réaffirmé la position syndicale : ils approuvent certes l’ouverture de négociations sur l’extension des accords bilatéraux, mais à condition que la protection des salaires et le service public soient garantis.

Les entretiens exploratoires menés jusqu’à présent avec la Commission européenne n’ont toutefois pas abouti à un tel résultat. Les discussions auxquelles ont participé les partenaires sociaux ont certes permis de préciser certains points : en principe, l’UE accepte l’exécution au niveau des partenaires sociaux, et la Suisse pourra elle-même fixer le niveau de contrôle. Mais dans l’ensemble, le résultat est clairement insuffisant. Car dans d’autres domaines importants comme les frais professionnels, les cautions, le délai d’annonce ou le blocage des prestations de service, le risque de baisse du niveau de protection est bien réel. Le service public serait menacé en matière d’approvisionnement en électricité et de transport ferroviaire international. La concurrence et la libéralisation risquent dès lors de l’emporter sur l’approvisionnement de base régulé et sur la coopération.

Indépendamment des accords bilatéraux, la protection des salaires en Suisse est depuis longtemps sous pression. Les emplois précaires, à l’instar du travail temporaire, sont en hausse. La mise en œuvre des mesures d’accompagnement laisse à désirer dans les cantons – en Suisse alémanique notamment. La location de services est ainsi en plein essor, et la sous-enchère n’est pas suffisamment sanctionnée. Les chaînes de sous-traitance mettent en péril les conventions collectives de travail. D’où la nécessité d’améliorer la protection des salaires en Suisse et non de la démanteler. Or jusqu’à présent, les employeurs ont refusé d’aborder ces problèmes, ce qui explique également l’absence de progrès concrets.

Appel à la paix à Gaza

L’USS condamne fermement les attaques terroristes du 7 octobre menées par le Hamas, lors desquelles des Israéliens choisis au hasard ont été tués, blessés ou pris en otage. Ces attaques contre la population civile israélienne sont les plus brutales jamais commises depuis Gaza, et rien ne saurait les justifier. L’USS condamne tout aussi fermement la réaction disproportionnée de l’armée israélienne, qui multiplie depuis lors les frappes aériennes sur la bande de Gaza. La population civile palestinienne, qui vit depuis des années déjà sous la dictature brutale du régime du Hamas tout en subissant un blocus inacceptable exercé par Israël, est désormais exposée à des bombardements continus et, faute de soins médicaux, le bilan humain s’alourdit chaque jour. Il faut mettre un terme à cette crise.

L’USS s’engage résolument en faveur d’un monde où la paix et la démocratie reposent sur l’État de droit et la pleine application du droit international. Elle appelle à un cessez-le-feu et à la création immédiate de corridors humanitaires vers la bande de Gaza, afin d’y soulager la détresse des civils palestiniens. L’USS exige encore la libération inconditionnelle de tous les otages israéliens, le désarmement du Hamas sous l’égide de la communauté internationale et le transfert de la bande de Gaza sous un gouvernement palestinien démocratique et respectueux de l’État de droit. De son côté, le gouvernement israélien devra respecter ses obligations découlant du droit international et mettre en œuvre les décisions de l’ONU. Dans cet esprit, le Conseil fédéral s’engagera en faveur d’une paix durable dans la région et pour un rapide cessez-le-feu.

En outre, l’USS tient à exprimer sa solidarité avec les travailleuses et travailleurs qui poursuivent leur engagement inlassable afin de couvrir les besoins fondamentaux de la population et demande de veiller à ce que leur protection soit assurée.

Nouvelle fédération membre pour l’USS

L’Assemblée des délégué-e-s a approuvé aujourd’hui l’adhésion de la Société pédagogique vaudoise (SPV) à l’USS. La SPV est active dans le canton de Vaud et représente environ 2300 enseignantes et enseignants de l’école obligatoire. Elle s’engage pour un service public de l’enseignement doté de moyens suffisants pour réaliser ses missions. En adhérant à l’USS, la SPV démontre l’importance qu’elle accorde à l’unité et à la solidarité syndicales. Elle souhaite disposer d’une représentation dans les débats à l’échelon national sur les questions liées à l’enseignement et la formation, mais aussi en matière de retraite et de conditions de travail. L’USS, plus grande faîtière syndicale de Suisse, compte désormais 19 fédérations membres.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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