Le Conseil fédéral étend substantiellement le filet de sécurité pour les indépendant-e-s et améliore la protection des salarié-e-s vulnérables : il répond ainsi à des demandes importantes formulées par l’USS. La meilleure stratégie de sortie est celle qui préserve le pouvoir d’achat et les emplois. Les salaires bas et moyens doivent être remplacés à 100% et les entreprises qui profitent des aides fédérales ne doivent pas pouvoir licencier.
Un progrès important pour la protection des salarié-e-s vulnérables
La situation juridique devient plus claire et plus juste : en principe, les salarié-e-s vulnérables ne devraient faire que du télétravail. Lorsque ce n’est pas possible, les travailleuses et travailleurs concernés auront le choix de continuer ou non à exercer leur activité. En effet, l’employeur doit adapter le travail autant que possible à la santé de l’employé-e. Si la personne concernée ne se sent pas en sécurité au travail ou au cours des déplacements pour s’y rendre, elle peut, avec une attestation médicale, rester à la maison. Les employeurs peuvent alors solliciter des indemnités pour réduction de l’horaire de travail : il n’y a donc aucune justification ni aucune nécessité économique de licencier.
L’USS est soulagée que les salarié-e-s vulnérables ne puissent plus être forcés à aller au travail. La situation de pandémie est déjà une épreuve suffisamment difficile pour eux. Il était plus qu’indispensable de leur permettre de se protéger contre la contagion conformément aux normes de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Un filet de sécurité pour les indépendant-e-s
La crise entraînée par les mesures de lutte contre la pandémie a fait mis en lumière un problème connu de longue date : l’intégration insuffisante des indépendant-e-s dans les dispositifs de sécurité sociale. L’USS salue donc l’extension du filet de sécurité à celles et ceux qui sont indirectement très touchés par les effets de la crise. Cet élargissement du cercle des bénéficiaires d’allocations pour perte de gain constitue une aide rapide aux personnes concernées et les préserve des effets d’une chute brutale de leurs revenus.
Sortie par étape : tenir compte des réalités du monde du travail
L’USS se réjouit que le Conseil fédéral ait donné une perspective quant à la levée progressive des mesures extraordinaires prises pour contenir la pandémie en Suisse. Le rythme des étapes à partir du 27 avril sera adapté selon l’évolution épidémiologique. Les préoccupations de santé publique et les réalités sur les lieux de travail doivent figurer au cœur des réflexions et des décisions. Il est par ailleurs souhaitable que le Conseil fédéral continue à indiquer de manière transparente sur quelles informations il fonde ses décisions.
Les salarié-e-s ressentent aujourd’hui déjà les effets de la crise. La meilleure stratégie est donc celle qui préserve le pouvoir d’achat, avec un remplacement du salaire à 100 % pour les revenus modestes et moyens et aucun licenciement dans les entreprises qui profitent du soutien de la Confédération. Enfin, les structures d’accueil de jour pour les enfants doivent à tout prix recevoir des garanties financières pour que leur pérennité soit assurée, car c’est également une condition de la bonne reprise du travail.
La protection des travailleuses et travailleurs dans les activités économiques qui reprendront progressivement doit être traitée au même niveau de priorité que les mesures concernant la vie sociale et privée. L’USS souhaite que les partenaires sociaux soient associés au pilotage de la transition. Elle continuera à formuler des propositions pour limiter les conséquences, déjà palpables, sur le marché du travail.