La charge croissante qui pèse sur le système de santé exige des mesures supplémentaires contre la pandémie. La plupart des contaminations a lieu hors du cadre professionnel. Il est cependant aussi important que les contrôles soient renforcés auprès des employeurs qui ne jouent pas le jeu, de sorte que toutes les entreprises disposent de plans de protection efficaces. Pour préserver revenus et places de travail, l’Union syndicale suisse demande que les salaires soient garantis dans les branches qui subissent la crise, ainsi que la distribution aux assurés des réserves excédentaires des caisses-maladie.
Il faut des mesures supplémentaires pour endiguer la pandémie pour ne pas surcharger le système de santé. Si la contagion a principalement lieu en-dehors du monde du travail, c’est en raison notamment de l’efficacité des plans de protection introduits par les entreprises – entre autres sur pression des syndicats. Des mesures se rapprochant d’un confinement peuvent donc être évitées, mais davantage de contrôles sont nécessaires pour améliorer le respect des règles sur tous les lieux de travail, en prêtant une attention supplémentaire aux salles de pause et à la restauration.
Éviter les vagues de licenciements
Les nouvelles mesures du Conseil fédéral vont encore aggraver la situation économique déjà tendue dans les branches concernées. Lors de la première vague, le Conseil fédéral a rapidement introduit des instruments pour garantir les salaires (chômage partiel, APG). De nombreux emplois ont pu ainsi être protégés, évitant à bon nombre de travailleurs et travailleuses une chute dans la pauvreté. La vague de licenciements redoutée a pu être évitée. Cela doit rester l’objectif du point de vue de l’USS : les mesures de lutte contre la pandémie de la deuxième vague doivent être accompagnées par une sécurisation des salaires et des emplois.
Pour les branches particulièrement touchées, l’instrument prévu pour les cas de rigueur doit rapidement être mis en œuvre, et il faut que les moyens prévus soient dépensés en priorisant la sauvegarde des emplois. Les cantons portent une part importante de la responsabilité : ils doivent dès maintenant créer les bases pour pouvoir attribuer les subventions prévues par la loi et des éventuelles contributions transitoires jusqu’à l’entrée en vigueur de la base légale fédérale.
Stabilisation du pouvoir d’achat – en particulier des bas salaires
La « première vague » a déjà montré que les personnes à faibles revenus sont doublement pénalisées. Avant la crise, les salaires dans des branches comme la gastronomie, le commerce de détail ou l’événementiel et la culture étaient déjà trop bas. Et c’est précisément dans ces branches que la crise a entraîné un fort chômage partiel. Les personnes concernées ne peuvent pas supporter plus longtemps la baisse de revenus que signifie le chômage partiel. L’Union syndicale suisse demande donc pour elles un remplacement complet du salaire. Parallèlement, l’économie et le pouvoir d’achat ont besoin d’être soutenus : une distribution rapide des réserves excédentaires des primes d’assurance maladie à hauteur de 5 milliards de francs s’impose.
Tenir compte des risques pycho-sociaux du télétravail
Le télétravail est largement accepté comme instrument de lutte contre la pandémie et de protection de la santé. Cependant, il peut aussi donner lieu à des phénomènes de surveillance, de mélange entre vie professionnelle et vie privée, ainsi qu’à d’autres risques psycho-sociaux. Le droit au retour à la place de travail physique et le respect de règles claires pour protéger les salarié-e-s sont donc deux conditions impératives à respecter. Le télétravail ne doit pas conduire à une détérioration des conditions de travail, ni à une négligence par les employeurs de leurs devoirs vis-à-vis des travailleurs et travailleuses.
Renforcer le système de santé
Le système de santé et en particulier hospitalier joue un rôle central pour combattre la pandémie. Pour pouvoir mettre à disposition des capacités de soins suffisantes, les hôpitaux doivent pouvoir compter sur des garanties de déficit. Il faut par ailleurs une augmentation des places disponibles en soins intensifs, qui passe en cas de besoin par le report d’interventions électives.