L’USS salue la décision du Conseil fédéral d’allouer un financement fédéral supplémentaire à l’assurance-chômage (AC). Cela permettra d’éviter une charge supplémentaire pour les salarié-e-s ordinaires et de maintenir le versement des indemnités en remplacement du salaire. Mais la perte de pouvoir d’achat reste un problème pressant pour les ménages à revenu faible ou moyens. Quant à l’accueil extrafamilial des enfants, il joue un rôle crucial dans la maîtrise de cette crise. Il doit donc être maintenu à tout prix au cours de cette période critique pour que l’on puisse le développer par la suite. Le fait que le Conseil fédéral confirme son soutien représente un premier pas en ce sens. La revendication pour une démarche coordonnée dans ce domaine reste toutefois un point en suspens.
Éviter de charger les salarié-e-s ordinaires
L’extension à grande échelle du chômage partiel a eu un effet préventif sur le chômage de masse et d’éviter une catastrophe comme celle qui se déroule aux États-Unis. L’Union syndicale suisse (USS) a demandé un financement supplémentaire de l’assurance-chômage par la Confédération. Les 14 milliards de francs supplémentaires affectés à l’assurance-chômage représentent un pas important que l’USS salue. Mais il faudra encore d’autres mesures pour que le fardeau des gens qui travaillent n’augmente pas.
En revanche, les ménages avec des revenus bas ou moyens sont frappés de plein fouet par le chômage partiel et les cruelles baisses de salaire. Ces pertes de revenus dans tout le pays représentent une catastrophe pour le pouvoir d’achat, tant au niveau de l’économie de la Suisse qu’au plan individuel. L’USS demande donc une garantie de salaire à 100 % pour les faibles revenus ainsi qu’une prolongation des indemnités de chômage partiel afin d’éviter un glissement vers le chômage de masse et de préserver le pouvoir d’achat des revenus bas et moyens.
Décision frileuse pour l’accueil des enfants
En ce qui concerne l’accueil extrafamilial des enfants, l’ordonnance d’urgence adoptée aujourd’hui par le gouvernement pour apporter un soutien financier à ce secteur pendant la crise sanitaire ne va pas assez loin. Si le Conseil fédéral suit le Parlement et prévoit des aides à hauteur de 65 millions de francs, la mise en œuvre reste aux mains des cantons. On est loin de la démarche coordonnée demandée par l’USS avec plus de 40 autres organisations.
La pandémie de COVID-19 a bien montré qu’il est très difficile de surmonter de telles crises sans disposer de structures d’accueil des enfants de qualité et en nombre suffisant. Le Conseil fédéral a donc obligé les cantons à maintenir une certaine activité des structures d’accueil pendant cette période extraordinaire. Mais il a laissé la question du financement dans les mains des cantons, des communes, des structures elles-mêmes et des parents. Le Parlement a corrigé le tir au cours de sa session spéciale et le Conseil fédéral a concrétisé cette décision dans l’ordonnance d’aujourd’hui.
L’USS est soulagée que la Confédération investisse enfin des moyens financiers pour le maintien des structures d’accueil, et qu’elle oblige les cantons à prendre des mesures de soutien. Elle rappelle toutefois qu’il faudra davantage de fonds pour bien surmonter cette crise ainsi qu’une démarche uniforme à l’échelle du pays. On voit ici que le fédéralisme atteint ses limites. Il s’agit maintenant de faire des efforts de coordination au niveau national pour que l’accueil des enfants ne sorte pas affaibli de la crise. Nous attendons de la Confédération qu’elle mette en route les travaux en ce sens avec l’ensemble des cantons et en collaboration avec les partenaires sociaux et les organisations professionnelles. Il faut aussi mettre en place un plan pour une éventuelle deuxième vague de la pandémie. Avec le soutien de la Coalition accueil des enfants, forte de plus de 40 organisations, l’USS a transmis ces revendications au Conseil fédéral et attend une mise en œuvre rapide.