ouvrière âgée, l'air pensif

Photo : © Fertnig / istockphoto.com

 

Les employeurs ont privé leur personnel d’augmentations de salaire méritées

  • Salaires et CCT
Communiqués de presse

Les salaires réels se situent en dessous du niveau de 2015

L’année dernière, les salaires ont à nouveau diminué de 0,4 %, une fois le renchérissement déduit. Alors même que l’économie se porte bien et que beaucoup d’entreprises ont affiché des bénéfices record. Et cette contraction salariale dure depuis trois ans. Une telle situation ne s’était jamais vue depuis le début des statistiques sur les salaires, après la Deuxième Guerre mondiale. Les salaires sont entre-temps plus bas qu’en 2015. La situation est particulièrement préoccupante dans la branche postale (-3,7 %), où il appartient de fait à la Confédération de réguler les rémunérations.

Les employeurs ont privé leur personnel d’augmentations méritées. Dans le passé, les salaires réels progressaient plus au moins au même rythme que la productivité. L’indice des salaires affiche ainsi, entre 2005 et 2015, une hausse proche de 0,9 % par an. Après 2015, les travailleuses et travailleurs ont continué à contribuer largement à la croissance économique. Les salaires devraient dès lors se situer aujourd’hui, en valeur réelle, près de 7 % au-dessus de leur niveau actuel. D’où un énorme besoin de rattrapage salarial.

L’évolution est un peu plus favorable dans les secteurs couverts par des conventions collectives de travail. En 2023, il n’y a pas eu de baisse en valeur réelle et en 2024, les salaires réels devraient avoir crû à nouveau.

Des augmentations substantielles seront nécessaires dans les prochaines négociations salariales, afin de combler l’écart qui s’est creusé. La politique salariale des employeurs est une provocation. Si rien ne change à leur attitude, il faudra lui apporter une réponse syndicale claire. L’évolution plus favorable des salaires conventionnels montre que la Suisse aurait besoin de davantage de CCT prévoyant de bons salaires minimums. Les bases légales en vigueur ne le permettent hélas pas. Aussi l’USS exige-t-elle de modifier la loi en conséquence.

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
Top