Une centaine d'employé-e-s du CHUV ont manifesté leur mécontentement dans le hall du CHUV à Lausanne le 18 février dernier. Soutenus par le SSP Vaud, ils ont remis à la direction une pétition demandant la fin des salaires en dessous de 4000 francs bruts par mois. Car il est impossible de vivre avec des salaires aussi bas dans la région lausannoise.
"Vivre dans le canton de Vaud avec des salaires aussi bas, de 3700 francs bruts, ce n'est pas possible, s'exclame David Gigax, secrétaire syndical du SSP Vaud qui soutient les employé-e-s du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). D'autant plus que les conditions de travail sont dures : ces gens se lèvent à 3 heures du matin ! "
Abolir les salaires en-dessous de 4000 francs
Jeudi dernier, une centaine d'employé-e-s des trois classes de salaires les plus basses ont protesté dans le hall de l'hôpital universitaire. Leur message était clair : " Stop aux bas salaires au CHUV ! ". La revendication n'est toutefois pas nouvelle. Depuis l'introduction de la nouvelle grille salariale de l'Etat en 2008, les syndicats demandent la suppression des classes salariales 1, 2 et 3, soit les plus basses du tableau, toutes en-dessous de 4000 francs. En classe 1 et 2, le salaire mensuel en début de carrière est de 3701 francs bruts pour un 100%. Il est de 3751 francs en classe 3. Ces classes concernent essentiellement les emplois logistiques du CHUV (nettoyage, transports, cuisine).
Des employé-e-s concernés ont témoigné de leur situation
Plusieurs employé-e-s ont témoigné pendant le rassemblement, dont un transporteur qui travaille au CHUV depuis treize ans. Il estime que les rémunérations de sa branche sont simplement indécentes. "Quand je parle de nos salaires à certains cadres de l'administration du CHUV, ils ne le croient même pas! 3700 francs bruts, ça fait 3200 francs nets par mois. Avec ce salaire, on ne peut même pas louer un deux pièces dans la région."
Cadeaux fiscaux aux actionnaires mais rien pour les bas salaires ?
David Gigax trouve aussi extrêmement choquant que des personnes qui travaillent depuis 27 ans au CHUV soient toujours en classe 2. Il faudrait abolir ces classes de salaires dans le système salarial de l'Etat. " Mais le Conseil d'Etat nous rétorque qu'il n'a pas de moyens pour revaloriser les bas salaires. Quand on voit les cadeaux fiscaux qu'il va faire aux actionnaires et aux patrons avec la troisième réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III) ! C'est au Conseil d'Etat de savoir où il veut investir... "
La pétition a réuni 850 signatures
Pendant le rassemblement, une pétition demandant l'abolition des classes 1 à 3 ainsi qu'une revalorisation des salaires des personnes au bénéfice d'un CFC a également été remise à la direction de l'hôpital. En deux semaines, elle a rassemblé 850 signatures d'employé-e-s du CHUV concernés ou solidaires. La pétition sera également transmise au Conseil d'Etat et au Grand Conseil.
La suite à fin mars
La direction a pour l'instant répondu négativement aux revendications exprimées et s'est réfugiée derrière les efforts qu'elle a fournis pour faire passer une centaine de personnes en classe 2 au 1er janvier 2016. Il reste pourtant quelques dizaines d'employé-e-s du CHUV qui ne gagnent toujours pas assez pour vivre décemment. Prochaine échéance pour le personnel : l'assemblée générale de fin mars. Les employé-e-s évalueront alors les réponses concrètes de la direction et décideront de la suite à donner au mouvement.